ARTSHARE

Feb 8, 2011

Urbi hallucinatoire


La ville s'endormait ...
Et moi, je cherche toujours mon chemin dans ces coupe-gorges de Mégalopolis. Sur leur défilé entre Nation et République, les militants de la société anonyme avaient démonté toutes les plaques des noms des rues.

Où vais-je ? où cours-je ? dans quel état j'erre ? çà fait des heures que j'erre sans gérer quoi que ce soit d'ailleurs, et je commence à en avoir mais, marre : j'ai faim, j'ai froid et je crève de fatigue.
Le vélociraptor qui me servait de monture s'était fait faucher une patte par une soucoupe volante qui lui refusait la priorité. ( Quel c... ! ).
Ma combinaison électrothermolactyl est déchargée, complètement naze, et les deux pilules de ration K que j'avais avalées ce matin sont déjà métabolisées.

Autour de moi, la cité continue de recracher ses immondices, solides, liquides, gazeuses, et même humaines. Un gros rat hurle à la mort.
Quelle vision à pot catalytique.

Tiens, les vautours-éboueurs commencent leur tournée. Il ne faudrait tout de même pas qu'ils me prennent pour une poubelle, vu l'état dans lequel je suis. Et cette bande de pirates qui m'a repéré. Damned. Voilà qu'ils me filent le train, voilà qu'ils me coursent.
Ah, si je pouvais choper un taxi volant.
Ils se rapprochent, la fin est proche et mes proches vont avoir l'air fin.
Mais pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ?
Pourquoi déjà et où aller ?
Soudain, une lueur d'espoir dans la nuit noire de mon existence : deux diamants, deux étoiles filantes qui déchirent les ténèbres et crèvent l'écran.
Ah, c'est toi, ma princesse. Tu es venue.
Boudiou, que tu es belle, Gretschen, dans ta frêle silhouette, campée sur ces jambes qui n'en finissent pas de m'achever.
Tu m'ensorcèles avec tes longs cheveux rouges qui balaient ma cour intérieure.
Nom de Diou, que tu es belle, avec tes grands yeux bleus qui fouillent mon cœur comme les phares de mon beau camion.
Ah, ma déesse, que je voudrais m'abîmer les yeux dans tes noix, heu non, me noyer dans l'abîme de tes yeux.

J'arrive, bien sûr, j'arrive.

Et ... Badaboum.
Qu'est-ce que je fous par terre, en bas du lit ?

Il est cinq heures,
Paris s'éveille.
Yên Hà

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